À la veille de l’arrivée à Montréal de la Marche de 700 km entreprise au printemps 2011 entre Rimouski et Montréal, le ministre de l’Environnement du Québec annonçait le 17 juin dernier qu’aucun forage ni activité de fracturation ne se déroulerait au Québec jusqu’à l’automne 2011. Alors qu’auparavant, le gouvernement du Québec laissait entendre que de nouvelles activités de forage et de fracturation pourraient être permises dans le cadre de l’Évaluation environnementale stratégique annoncée le 8 mars 2011, le travail acharné des groupes sur le terrain, la collaboration de plusieurs ONG et enfin, la marche du MDG et la manifestation du 18 juin 2011 ont arraché pour la première fois un moratoire de facto sur les activités d’exploration du gaz de schiste au Québec. Il s’agit, dès lors, d’étendre la durée de cet arrêt des activités de forage et de fracturation.

À la lecture des différents communiqués et déclarations de l’industrie des gaz de schiste, on détecte chez elle un certain pessimisme devant l’impossibilité de développer cette industrie au Québec avant au moins deux ans. Il semble que notre mouvement citoyen ait donc remporté une victoire tangible pour quelques mois. Du même souffle toutefois, nous reconnaissons les menaces suivantes sur le plan du développement des énergies sales au Québec :

• En l’absence d’engagement clair du gouvernement du Québec, de nouvelles activités de forage et de facturation pour les gaz de schiste demeurent possibles à moyen terme. En outre, divers travaux d’exploration — repérages topographiques, relevés sismiques et autres — demeurent non seulement possibles, mais pratiquement certains.
• Les pétrolières et gazières Pétrolia, Corridor Resources et Junex ont affirmé leur intention d’explorer et d’exploiter le pétrole de schiste sur l’Île d’Anticosti. Pétrolia continue par ailleurs d’extraire en phase exploratoire de petites quantités de pétrole dans la région de Gaspé.
• La gazière Gastem entend toujours forer pour extraire le gaz aux Îles-de-la-Madeleine.
• La pétrolière Corridor Resources entend forer un puits d’exploration sur le site Old Harry, dans le Golfe du St-Laurent.
• Les activités d’exploration pour l’uranium sur la Côte Nord, les Hautes-Laurentides et ailleurs ne sont pas encore définitivement écartées.